Oups… Monsieur le directeur est une femme ! J’ai reçu ce courrier il y a quelques jours, ce courrier dans lequel on semble considérer que, « par défaut », la direction d’une société est aux mains d’un homme… Pourquoi ? Quand on sait que 40% des créateurs d’entreprise sont des créatrices, j’aurai préféré ne pas être privée de mon « Madame »… Si cet acte était isolé, je serai la première à dire « C’est bon, faut pas exagérer, c’est juste une erreur sur un courrier ! » Mais, mais, mais…

En réalité, depuis la création de Cœur Grenadine, il y a neuf mois, je suis ponctuellement le témoin de comportements surprenants qui me rappellent que les femmes ont parfois à batailler un peu plus fort que nos messieurs pour se faire une place dans ce monde. Vous dire que je le ressens au quotidien serait mentir, et heureusement car je crois que cela gâcherait l’immense plaisir que j’ai à développer cette société en laquelle je crois tant !… Mais quand cela arrive, c’est assez désagréable et incompréhensible.

Je pourrais par exemple vous parler de cette fois où j’ai voulu acheter un peu de papeterie dans une grande surface et que le responsable est venu à la caisse car ils ne voulaient pas accepter mon chèque pro, ayant des doutes sur mon habilitation…

Il m’a regardé fixement :

« Vous avez un papier du directeur ?

– Non, c’est moi.

– C’est votre société ?? C’est la vôtre ?? » m’a-t-il demandé l’air incrédule.

Un peu plus et il se roulait par terre comme si je venais de lui raconter la blague du siècle. Si j’avais été un quinqua en costard, aurait-il osé me poser la même question avec son sourire en coin ?

Il y a aussi eu ces fois où j’ai demandé à mon copain de m’accompagner pour apporter des vêtements dans certains lieux et où j’ai pu voir les comportements des hommes en face de moi, changer radicalement parce que je venais accompagnée…d’un homme. Soudainement, ils n’étaient plus occupés au téléphone, ils pouvaient prendre le temps de me saluer, d’échanger…

Mais ce que je retiens de toutes ces expériences, c’est que parce que nous sommes nombreuses à avoir vécu ces situations, cela ne fait que renforcer notre solidarité et notre force ! Il ne s’agit plus d’être en compétition les unes avec les autres face aux hommes, il s’agit au contraire de s’entraider pour être traitées d’égal à égal comme cela devrait être naturellement le cas, pour s’encourager mutuellement à assumer nos valeurs et cesser de s’auto-dénigrer. De toutes ces femmes que je côtoie au quotidien dans mon activité, à l’atelier, dans les réseaux de créatrices d’entreprise et dans ma vie personnelle, j’apprends énormément : 40% de créatrices mais seulement 20% d’entre elles qui vivent de leur activité… Car les autres ne se sentent pas légitimes à demander un salaire qui leur est pourtant dû. On ose à peine aborder le thème de l’argent…

Et effectivement, je l’observe en permanence autour de moi… J’ai par exemple conseillé récemment à une talentueuse femme de mon entourage, de proposer ses services en free lance. Elle m’a répondu « je n’ai pas de diplôme, je ne fais que du bricolage »… Pourquoi avons-nous tant de mal, nous femmes, à reconnaitre notre propre valeur ? Nous sommes pourtant si fortes, talentueuses et pleines de compétences !

Ce qui nous manque le plus souvent : une petite recharge de confiance dans les moments de doute… Je suis heureuse dans ces moments de pouvoir m’appuyer sur les témoignages d’autres femmes qui ont réussi, sur les retours tellement chaleureux de mes femmes paillettes de clientes, sur celles qui comme moi ont soif de plus d’idéal mais aussi sur tous ces hommes qui nous soutiennent dans notre combat car heureusement, si certains sont moqueurs et nous dénigrent, ils sont aussi nombreux à croire en nous et à nous porter ! Et c’est pour cela que le 8 mars n’est en rien une date de clivage hommes/femmes mais bien l’occasion d’exprimer que même si il reste du travail, on avance vers l’égalité et notre talent et notre force seront de plus en plus reconnus, je nous le souhaite les paillettes !

Leave a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.